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Coopération laitière, « une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes ! »

« Une hausse de prix de 2 à 4% » pour les produits laitiers dans les négociations commerciales à venir, sous couvert de financer la décarbonation, telle est la demande de Pascal Le Brun, président de la Coopération laitière.

Pour sa conférence de rentrée, la Coopération laitière a fait le point sur les sujets du moment. « Des signaux encourageants mais beaucoup d’incertitudes politiques », résume son président Pascal Le Brun.

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Au matin de la nomination du nouveau Premier ministre, Pascal Le Brun, président de la Coopération laitière, s’est exprimé sur les sujets de la rentrée, le 5 septembre. Il évoque sans détour « cette instabilité politique » depuis plusieurs semaines, en plus de « l’instabilité géopolitique » liée à l’enquête anti-subvention européenne de la part de la Chine, au-delà de la guerre en Ukraine. À cela s’ajoute la question sanitaire, entre FCO et MHE, avec une filière mobilisée pour avoir un accompagnement de la part de l’État, en matière de vaccins et surtout de leur financement. Pour autant, sur le plan économique et en dépit de l’inflation, la consommation de produits laitiers se maintient malgré une réorientation certaine des consommateurs vers les marques de distributeurs, moins chères. « En équivalent lait, la consommation de produits laitiers a augmenté », déclare-t-il, optimiste. Face à une collecte française qui pourrait se réduire dans les semaines à venir du fait de la diffusion de la FCO et de la MHE et aux objectifs de décarbonation de la filière, il n’hésite pas à argumenter « une hausse » des prix « de 2 à 4 % dans les prochaines négociations commerciales ». Et d’ajouter : « Il est nécessaire de faire passer des hausses. Ce n’est pas à nous, éleveurs, de brader nos prix pour soutenir le consommateur. »

Une consommation qui résiste

Il en appelle donc aux pouvoirs publics pour continuer cette décarbonation déjà bien financée par la filière. « Pour atteindre nos objectifs et maintenir le lait sur tous nos territoires, nous appelons un soutien de nos politiques sur le plan législatif, économique ainsi que celui des citoyens consommateurs ». Il reste encore à investir « 3,3 milliards d’euros pour une réduction maximale (85 % des GES) » dans les sites industriels sur le plan national, selon lui. « Nous refusons une réduction du cheptel ou de la production comme certains peuvent l’argumenter. Notre filière est porteuse de solution. […] Tout le monde doit mettre la main à la poche. Le consommateur doit participer au coût de cette décarbonation », insiste-t-il. Dans un contexte de baisse de pouvoir d’achat, les négociations commerciales font donc partie des sujets de la rentrée, à quelques semaines des premiers envois des CGV. « Si nous arrivons dans un contexte de guerre des prix aux prochaines négociations commerciales, on n’y arrivera pas ! », relance Pascal Le Brun. Sur le plan législatif, il précise : « Avant de revisiter la loi Egalim, commençons par faire fonctionner l’existant et ce qui y est inscrit ». Et de conclure sur l’importance de maintenir une filière laitière forte pour ne pas devenir « comme la volaille », avec des importations de matière première à bas coût et de qualité inférieure à la production française.

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